DEFENSE ANIMALE BELFORT n’est pas une association pour chats, rien ne l’indique dans ses statuts. Et pourtant, la misère féline est telle dans le territoire de Belfort que nous avons dû nous pencher sur ce dramatique sujet.
Il y a deux ans, j’ai été appelée en urgence pour un chat errant mal en point dans un quartier de Chèvremont. A mon arrivée ce n’est pas un chat que j’ai découvert, mais une colonie. Ils étaient environ quarante adultes auxquels une dizaine de chatons se sont rajoutés en cours d’année.
Tous les chats ont été stérilisés, identifiés, testés, déparasités et presque tous ont trouvé une famille.
J’étais seule pour démarrer cette campagne, le maire du village, Jean-Paul Moutarlier, a refusé de participer.
La Fondation 30 millions d’amis a apporté une aide financière à notre association ainsi que de généreux donateurs. Avec l’aide de rares bénévoles j’ai pu installer sur une propriété privée un point de nourrissage et des abris, à titre provisoire.
Ils sont encore six sur le site à attendre une famille. Malgré toutes nos démarches, personne ne s’intéresse au sort de ces chats.
Même si nous ne subissons pas de pression de la part des propriétaires du site, la situation est préoccupante et ne pourra pas s’éterniser.
Il nous manque également quelqu’un pour aider au nourrissage sur le terrain.
Que vont devenir ces chats si l’association décide d’interrompre ses activités ?
Car nous en sommes à ce stade de réflexion actuellement.
En effet, nous ne sommes pas assez nombreux pour partager équitablement le travail.
En revanche nous sommes sollicités tous les jours et à n’importe quelle heure. Mais combien de gens lorsqu’ils font appel à nous, ou plutôt devrais-je dire à nos services , réalisent que nous sommes bénévoles ?
Quand nous mettons en place des actions de terrain, qui se soucie réellement de l’organisation exigée pour cela , du temps que nous y avons consacré et de l’énergie déployée ? Combien parmi les participants, sont les personnes qui nous proposent de nous aider ?
Pour ma part, j’arrive à un seuil d’épuisement qui n’est pas acceptable. J’ai mis ma vie personnelle entre parenthèses depuis plusieurs années pour gérer cette association et faire face à un travail de plus en plus important et trop lourd. J’ai donc décidé de prendre de la distance et de me reposer pour prendre soin de moi.
Le milieu de la protection animale est je crois, le pire que j’aie cotoyé et les illusions du début se transforment vite en déception. Ce constat, malheureusement, beaucoup le font.
Aujourd’hui je laisse ma place à qui veut la prendre…..
Chantal GIROT
Présidente de Défense Animale Belfort – D.A.B.